COVID-19 : La compassion et l’individu

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Bonjour, Cette semaine je vous propose un texte de Tenzin Gyatso,
le 14ème Dalaï Lama.

Extraits de La compassion et l’individu

Bonne lecture.

 

Le but de la vie

Je pense que le but de la vie est d’être heureux. Dès la naissance, chaque être humain souhaite le bonheur et ne veut pas souffrir. Ni le conditionnement social, ni l’éducation, ni l’idéologie ne changent cela. Du plus profond de notre être, nous désirons simplement être heureux. Je ne sais pas si l’univers, avec ses innombrables galaxies, étoiles et planètes, a un sens plus profond ou non, mais quoi qu’il en soit, il est évident que nous, les humains, qui vivons sur cette terre devons pouvoir faire de nos vies une vie heureuse. Il est donc important de découvrir ce qui mènera au plus haut degré de bonheur.

Comment atteindre le bonheur

Tout d’abord, il est possible de diviser tout type de bonheur et de souffrance en deux catégories principales: mentales et physiques. Des deux, c’est l’esprit qui exerce le plus d’influence sur la plupart d’entre nous. Sauf à être gravement malade ou privé des besoins de première nécessité, notre condition physique joue un rôle secondaire dans la vie. Si le corps est satisfait, nous l’oublions presque. L’esprit, par contre, enregistre chaque évènement, quelle que soit son importance. Par conséquent, nous devrions consacrer la plus grande partie de nos efforts à notre paix mentale.
De mon expérience limitée, j’ai découvert que le plus haut degré de calme intérieur résulte du développement de l’amour et de la compassion.
Plus nous nous soucions du bonheur des autres, plus notre sentiment de bien-être grandit. Cultiver un sentiment d’intimité, d’affection pour les autres, procure automatiquement la tranquillité d’esprit. Cela permet d’éloigner toutes les peurs ou sentiments d’insécurité que nous pourrions éprouver et nous donne la force de faire face aux obstacles que nous rencontrons. C’est la source suprême de réussite dans la vie.

Notre besoin d’amour

En fin de compte, si l’amour et la compassion engendrent le plus grand bonheur, c’est que notre nature les chérit par-dessus tout. Le besoin d’amour constitue le fondement de l’existence humaine. Il résulte de la profonde interdépendance que nous partageons les uns avec les autres.
Quelles que soient les capacités et l’habileté d’un individu, livré seul à lui-même, il ne pourrait pas survivre. Même si l’on peut se sentir dynamique et autonome dans les périodes les plus prospères de notre vie, lorsque nous sommes malades ou très jeunes ou très vieux, nous dépendons du soutien des autres.

Développer la compassion

Certains de mes amis m’ont dit que, bien que l’amour et la compassion soient merveilleux et excellents, ils ne sont pas vraiment pertinents. Notre monde, disent-ils, n’est pas un lieu où de telles croyances sont influentes ou puissantes. Ils clament que la colère et la haine font tellement partie de la nature humaine que l’humanité sera toujours dominée par elles. Je ne suis pas d’accord.

La compassion et le monde

Puisque nous partageons tous le même besoin d’amour, il est possible de considérer toute personne que nous rencontrons, quelle que soit la circonstance, comme un frère ou une sœur. Qu’il s’agisse de visages inconnus ou qu’ils n’aient pas les mêmes manières de s’habiller ou de se comporter, il n’y a pas de différence significative entre nous et les autres. S’arrêter sur les différences extérieures est insensé, car nos natures fondamentales sont les mêmes.
Finalement, il n’y a qu’une seule humanité et cette petite planète est notre seule maison. Si nous tenons à protéger cette demeure qui est la nôtre, chacun de nous doit ressentir un vif sentiment d’altruisme universel. Seul ce sentiment peut éliminer les motifs égocentriques à cause desquels on se déçoit ou on se trompe les uns les autres.
Si vous avez un cœur sincère et ouvert, vous éprouvez naturellement estime de soi et confiance, et il n’est plus nécessaire d’avoir peur des autres.
Je crois qu’à tous les niveaux de la société, familiale, tribale, nationale et internationale, la clé pour un monde plus heureux et plus prospère est le développement de la compassion. Nous n’avons pas besoin de devenir religieux, ni de croire en une idéologie. La seule chose nécessaire, c’est que chacun de nous développe ses bonnes qualités humaines. J’essaie de traiter toute personne que je rencontre comme un vieil ami. Cela me procure un véritable sentiment de bonheur. C’est la pratique de la compassion.

Posted in COVID-19, Septembre 2020.

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