COVID-19 : Deviens un artisan de ton âme

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine je vous invite à lire 

un texte de l'auteur  Alain Degoumois

Bonne lecture

 

Deviens un artisan de ton âme

Fais de ta vie une œuvre d’art.
Que chaque instant de ce présent si précieux,
Soit habillé de tes plus belles pensées,
De tes actes les plus nobles.

Fais de ta vie un hymne à la joie,
Pénètres au plus profond de la matière,
Et fécondes l’obscurité de pensées lumineuses,
De fleurs de pensées afin d’ensemencer monde intérieur et extérieur.

Sème les graines de ta destinée,
D’une main heureuse,
D’une main amoureuse,
D’une main confiante, humble et généreuse.

Qu’au travers de tes expériences terrestres,
Puisses-tu faire vibrer ton âme,
Telle une harpe céleste,
Afin qu’elle prenne corps et s’exprime au sein même de la terre.

Fais de ta vie une œuvre d’art,
Et communique ton œuvre dans la matière,
Matérialise les Idées célestes,
Idéalise la matière terrestre.

Que chacun de tes gestes,
Que chacune de tes actions, de tes pensées,
Portent en elles le sceau de ton âme,
Et fleurisse dans l’Amour de l’éternel présent.

Fais de tes rêves de lumière une réalité sans frontière,
Sans préjugé, ni attache.
Détaches-toi du futile trop servile
Et croit sans hésiter, lentement et sûrement,
Dans l’Inconditionnel Amour du temps, ton plus beau présent.

« L'arbre ne peut prendre racine qu’à la Source »

 

COVID-19 : Prière pour une nouvelle terre

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine

je vous invite à lire et à imaginer

à partir de ce très beau texte d'un auteur anonyme

Bonne lecture

 

Prière pour une nouvelle terre

J’entends au loin,
Une prière s’élever dans le cœur des hommes,
Et fleurir dans la lumière, Comme une semence divine.

J’entends au loin,
L’écho de tous nos rêves,
Se lover dans la matière,
Et prendre forme dans la glaise.

C’est ton heure, artisan de l’âme!
Comme une allégresse
Qui monte dans la conscience,
Et s’épanouit.

C’est maintenant ton heure, homme de cœur!
Lève-toi,
Il en va de notre avenir sans doute,
Car le monde croule de trop de raison.

Il est temps de faire vendange,
D’écraser les raisons de la colère,
Pour en extraire un élixir de joie,
Sans frontière, ni caste, ni concession!

A vous, artisans de l’âme,
Qui, parfois, ignorant de vous-mêmes,
Nommez l'espoir et le rire,
Avec des grand yeux d’enfants rêveurs.

A vous, gens d’humilité,
Aux yeux chargés d’océans,
Les lèvres closes de bénédiction et les mains offertes,
Qui bâtissez avec amour les fondations du cœur.

A vous qui connaissez le temps de l’âme, L’éternel présent!
A vous qui reconnaissez et appliquer le verbe de l’âme, Aimer !

Gens de toutes races et de toutes castes,
Qui pétrissez d’une main ferme et aimante votre avenir,
Sous le feu des injustices parfois,
Et malgré les roulis et les tangages.

Gens de tous bords et de toutes passions,
Qui malgré les colères et les déceptions,
Persévérez dans la paix,
Et esquissez les rivages de vos rêves.

A vous tous que je reconnais tels des frères,
Malgré les rides et les outrages du temps parfois plus vaste qu’un océan,
Je sais que la vie nous découvre de nos oripeaux,
Pour nous recouvrir de son manteau d’éternité.

Et malgré toutes nos épreuves,
Et grâce à toutes nos épreuves,
Sans cesse et avec rigueur,
La vie nous convie à cultiver notre jardin intérieur dans le terreau de notre silence.

Et malgré toutes nos peines et nos peurs,
Grâce à toutes nos peines et nos peurs !
Et ce goût parfois amer dans nos bouches,
Les voiles de l’illusion tombent les uns après les autres et nous réveillent à nous-même.

La vie n’a de cesse de nous construire.
Et nous voilà tel ce marin dans la houle,
Tenant la barre haute pour tenir le cap,
Sans pouvoir faillir.

Et malgré les récifs des dualités,
Et les écueils de passage,
Apprenons à devenir les artisans de notre devenir,
Pour construire ensemble une terre de fraternité.

Aux créateurs d’œuvrer,
Aux écrivains et poètes de faire revivre le mythe de l'homme dieu,
Aux musiciens de composer les partitions de l’âme,
Aux chanteurs d’en faire jaillir l’encens !

Aux joyeux d'égayer les esprits trop obscurs,
Aux rêveurs de rêver le monde,
Aux bâtisseurs de composer avec la pierre,
Aux nomades d’esquisser les signes d’une nouvelle terre !

Afin que tous ensemble,
Nous construisions un pont de lumière,
Entre ciel,
Et terre !

 

COVID-19 : Prière amérindienne aux six directions

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine

Je vous invite à lire

cette prière amérindienne

Bonne lecture

 

Prière amérindienne aux six directions

 

Grand-Esprit d’Amour,
viens à moi avec la puissance du Nord (couleur blanche).
Rends-moi courageux lorsque les vents froids me fouettent.
Donnes-moi la force et le courage
devant tout ce qui est dure, tout ce qui me fait mal,
tout ce qui me fait tordre de douleur.
Fais-moi passer à travers la vie
en absorbant tout ce que le Nord m’apportera d’épreuves.

 

 

 


 

Grand-Esprit de Lumière,
viens à moi de l’Est (couleur jaune)
avec la puissance du soleil levant.
Que mes paroles soient toujours lumière.
Éclaires les chemins que je vais parcourir aujourd’hui.
Rappelles-moi le don de chaque jour nouveau.
Et ne me laisses jamais à ce point accablé de chagrin
que je ne sache plus comment me relever et recommencer.

 

 


 

Grand-Esprit de la Création,
envoie-moi  les vents doux et chauds du Sud (couleur rouge)
Caresses-moi et soi mon réconfort
lorsque je suis mort de fatigue et transi de froid.
Ouvres-moi comme les bourgeons,
comme la brise ouvre les feuilles des arbres.
Et comme, tu donnes à la terre tes vents chauds et mouvants,
gardes-moi près de Toi, source de toute chaleur.

 

 


 

Grand-Esprit,  Donneur de Vie,
je fais face à l’ouest (couleur noire)
la direction du coucher du soleil.
Rappelles-moi chaque jour que le moment de la nuit viendra
où mon soleil se couchera et s’éteindra.
Ne me laisse jamais oublier que je dois me blottir contre Toi.
Donnes-moi, alors quelques couleurs vives,
un ciel d’or éclatant pour mon déclin,
de sorte que lorsque viendra le moment de te rencontrer,
je puisse resplendir de gloire.

 

 


Grand-Esprit de toute Vie,
je te prie, bien collé à cette terre (couleur verte).
Aide-moi à me rappeler, lorsque je m’étends sur le sol,
que je dois rendre grâce à cette terre
et de ne jamais lui faire de mal en la piétinant.
Donnes-moi des yeux tout plein d’amour
pour tout ce que la Terre, notre Mère, nous fournit,
et apprends-moi à aimer tous tes dons.


Grand-Esprit des cieux sans fin (couleur bleue)
élèves-moi vers Toi, que mon coeur puisse te vénérer
et aller vers Toi dans la gloire.
Fais que je n’oublie pas que tu es mon Créateur,
plus grand que moi, mais si avide de me voir vivre bien.
Que tout ce qui est dans l’univers
élève mon esprit et ma vie vers Toi
afin que je puisse cheminer vers Toi
dans la vérité et avec mon cœur.
Amen.

 

 

 

 

 

COVID-19 : Ce jardin là !

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine

Je vous invite à lire

Ce texte d'un auteur anonyme

Bonne lecture

 

Ce jardin là !

Il était une fois un grand jardin,

le grand jardin de ma vie.

Il avait jailli, un jour d’hiver, au détour d’une rencontre.

Le papa jardin et la maman jardin avaient fait ce qu’ils croyaient le mieux à faire pour ce petit jardin inattendu.

Ils lui donnèrent de l’engrais,

lui apportèrent leur présence,

lui proposèrent leurs attentes et leurs demandes.

Ils surveillaient jalousement les pousses.

Si d’aventure quelque herbe folle poussait là, elle était aussitôt arrachée.

Il fallait que tout pousse droit. Sinon, que diraient « les autres » ?

Peu de mots étaient échangés. Pour ces parents là, il n’était pas nécessaire de parler, d’exprimer.

Ils avaient la croyance que tout se vit en silence, à l’intérieur, à l’abri de l’extérieur.

Et le petit jardin avait grandi, comme cela, sans poser de questions, en jardin obéissant, sans repères, sans mots pour se dire, sans être entendu.

Plus tard, devenu grand, le jardin rencontra un jardinier extraordinaire qui avait dans son sac de fabuleux outils.

Ces outils s’appelaient :
- oser se dire,
- oser dire non,
- oser recevoir,
- oser demander,
- se relier à soi,
- se relier aux autres,
- se relier à son histoire,
- utiliser les symbolisations,
- ne pas vouloir agir sur l’autre,
- agir à son bout de la relation,
- et d’autres encore…

Enfin le jardin sentit la vie venir en lui, belle, possible.

Dans sa terre, il retrouva ses demandes jamais dites, ses désirs jamais dits, ses besoins.

Il entendit, derrière les souffrances, les blessures encore ouvertes.

C’était tout cela qui faisait mal, qui empêchait les racines d’aller plus loin, vers l’eau, vers la vie.

Les choses changèrent quand le jardin s’autorisa enfin à être « l’auteur » de sa vie…

Des fontaines jaillirent et arrosèrent la terre.

Cette terre pouvait enfin laisser venir en elle un autre regard, d’autres possibles…

Avec, au plus profond du cœur de ce jardin,une infinie tendresse,

claire comme l’eau de la fontaine au printemps,

lumineuse comme le soleil d’été,

chaude comme l’amour offert une nuit d’hiver,

légère comme un vent d’automne quand le soir tombe,

une douce tendresse pour le jardinier de la vie.

 

 

 

COVID-19 : Le Pouvoir de la compassion

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine

Je vous invite à lire

Ce très beau texte d'un auteur qui se nomme Michael J Roads

Bonne lecture

 

Le Pouvoir de la compassion

Mickael J. Roads en train de dialoguer avec un enfant
qui vient de lui apparaître et qui se présente comme un aspect du Soi
qui ne s'est jamais incarné. Vers la fin de leur dialogue,
l'auteur pose à Thane la question suivante :

- Souvent, je me demande si j'ai suffisamment d'amour et de compassion
pour faire ce qui est nécessaire.
Quand je croyais encore à l'illusion
de la séparation, je désirais ardemment changer le monde,
mais ce désir reposait sur la peur et l'illusion.
A présent que je connais une vérité plus grande,
je n'éprouve plus le désir de changer quoi que ce soit.
Peut-être suis-je devenu trop indifférent.
Peut-être est-ce l'explication de mon manque d'enthousiasme.

Ses yeux noirs me fixèrent avec solennité.

- Etant un aspect du Soi, je sais que c'est faux.
N'as-tu pas éprouvé de la compassion pour les soldats romains ?
N'as-tu pas pleuré pour l'humanité ?

- Oui, mais j'ai été lent à réagir.

- Et est-ce mal si tes sentiments profonds
ne se manifestent pas immédiatement ?

Je demeurai silencieux.

- Te souviens-tu de l'incident supraphysique qui s'est produit
quand tu avais dix-sept ans ? demanda Thane.
Cela concernait une famille qui vivait dans un taudis.

- C'était un rêve, dis-je en me mettant sur la défensive.

- Tu sais très bien que non. C'était ta façon de remiser cette expérience.
Crois-tu réellement que tu t'es endormi avec une pile de livres sur les genoux,
dans la bibliothèque publique de Cambridge ?
Tu as déjà du mal à faire la sieste sur un lit, dans la journée !
Non, Mickael, le moment était parfaitement choisi;
c'était un moment d'ouverture et de réceptivité.
A cet instant où, dans la bibliothèque, tu es sorti de ton corps physique
pour entrer dans ton corps de lumière,
tu étais plus éveillé que tu ne l'avais jamais été depuis bien longtemps.

Je m'en souvenais parfaitement.
J'étais en train de lire un livre évoquant l'amour et la compassion
d'un médecin relativement obscur du dix-neuvième siècle,
et des sacrifices personnels qu'il avait accomplis dans l'exercice de ses fonctions,
lesquelles reposaient sur l'amour.
J'avais trouvé ce récit très émouvant et très inspirant.
J'avais senti, pendant de longs moments, un mouvement intérieur,
comme si je planais dans un espace inconnu ;
ensuite s'était produite l'expérience que j'avais qualifiée de rêverie.

Thane sourit.

- Mais tu étais hésitant ! souviens-toi :
tu essayais de repousser ta compassion et de nier cette expérience.
Cependant malgré toi, tu as fini par exprimer ton amour et ton intérêt.

- Comment sais-tu tout cela ?

- Te souviens-tu de l'ange ?

- Oui, bien sûr.

- C'était moi.

- Mon Dieu !

Le souvenir de cette expérience me frappa comme une onde de choc.
Au moment où je me laissais retomber dans la chaise-longue invisible,
je fus saisi par l'incident, qui redevient pour moi réalité.

***

J'étais en train d'observer une maison lugubre dans un quartier sordide.
Des papiers gras et des ordures jonchaient l'escalier
qui conduisait à la porte de derrière ;
cette maison était un véritable taudis.
Malgré la crainte et la répulsion que suscitait en moi cette vision étrange
dans la bibliothèque publique,
j'avais senti mon corps de lumière se lever de la chaise,
marcher vers la maison et commencer à gravir l'escalier.
Dans ma conscience physique, je désapprouvais ce qui se passait,
mais mon corps de lumière a poursuivi son ascension
avec une farouche détermination.

Je montais les marches en fer d'un long escalier,
qui partait du fond d'une ruelle. C'était pendant la journée,
mais il faisait sombre dans cette rue où le soleil ne  pénétrait presque jamais,
cette rue étroite de la ruine et du désespoir.
Tout ce que je touchais était couvert d'une épaisse couche de poussière,
comme cette rambarde branlante à la peinture écaillée.
C'était mon corps de lumière qui dirigeait mes actions, si bien
que malgré mon dégoût, j'ai ouvert la porte délabrée et je suis entré.
L'intérieur était encore en plus mauvais état que la porte.
Je regardais autour de moi, atterré par le désordre et la saleté qui régnaient en ces lieux.
C'était l'antipode de l'ordre et de la propreté auxquels j'étais habitué.
Des casseroles graisseuses, incrustées de restes de nourriture,
s'empilaient dans un coin ; au centre de la pièce,
se trouvait une table et deux chaises tout aussi dégoûtantes.
Le long d'un mur, un divan auquel il manquait un pied,
semblait avoir été récupéré dans une décharge.
Les murs et les plafonds, souillés par de vastes taches d'humidité,
laissaient voir une peinture décolorée qui s'en allait par morceaux.
L'odeur envahissante de la bière avait la suprématie sur celles de tabac et de moisissure.

C'était un spectacle effarant. Quelque part en moi,
une pensée cherchait à s'imposer : "Sors de là, vite !"
mais j'étais retenu par un engagement intérieur.
Plus que tout, c'étaient les occupants de la pièce qui incitaient à prendre la fuite.
Dans l'une des chaises, un homme était affalé, la tête et le torse reposant sur la table.
Une main sale serrait une bouteille de bière vide,
tandis que la tête de l'homme se nichait sur l'autre bras.
Les yeux étaient clos et des lèvres entr'ouvertes s'échappait un filet de bave.
Une barbe de trois ou quatre jours formait un nuage gris sur son visage
et une mouche solitaire se déplaçait tranquillement sur son crâne chauve.
Pour compléter ce tableau de dégénérescence, une chemise tachée,
sous laquelle se tendait un ventre ballonné par la bière,
sortait en partie d'un pantalon miteux.
Cet homme incarnait tout ce que je détestais de plus chez les humains.

Il n'était pas seul. Etendue sur le divan, une blonde décolorée,
débraillée, les lèvres peintes en rouge vif,
ronflait doucement avec un gargouillis monocorde.
Son visage était inexpressif et relâché,
comme si tout amour-propre l'avait abandonnée depuis longtemps.
Affublée d'un corsage qui jadis avait dû être blanc
et d'une jupe noire tachée et froissée, elle avait l'air d'une souillon.
De l'autre côté, quelque chose remuait.
Assis dans les cendres d'une cheminée, je vis un garçonnet sale et maigrelet,
fourrageant d'un air absent dans un petit tas de bois calciné.
J'allai le rejoindre et m'agenouillais près de lui, profondément choqué.
Il pouvait avoir un an et demi/deux ans. Il ne portait aucune marque de violence,
mais le manque d'amour et de tendresse donnait à ce visage vieilli
une tragique expression de désespoir. Il portait un simple tricot de corps.
Autour des organes génitaux, la peau était rouge, crevassée et squameuse.
Il sentait mauvais, et cette odeur de vomis et d'excréments attirait autour de lui
des essaims de mouches.

Je me redressai, dégoûté, le cœur soulevé.
La fureur m'emplit et pendant un long moment menaça d'éclater,
mais dans ce corps de lumière c'était impossible.
Le moi physique, personnel, serait parti
ou aurait injurié l'homme et la femme, verbalement ;
jamais, il ne se serait mêlé de cette histoire.
Mais il s'agissait ici d'un autre aspect de moi-même,
dans un lieu et une situation qui, je le savais, étaient bien réels.

Pourquoi suis-je ici ? plaidai-je silencieusement.
En quoi puis-je être utile ?
Avec la clarté d'un carillon, une voix angélique se mit à me parler intérieurement.
En même temps, je vis apparaître un Etre de lumière,
qui était exactement tel que j'imaginais les anges, les ailes en moins.
Il avait l'aspect d'un être humain de petite taille, et semblait éclairé de l'intérieur,
si bien que je ne distinguais pas ses traits.
J'étais plus déconcerté que surpris car de cet Etre émanait une pureté quintessencielle.
Des questions se bousculaient dans mon esprit,
mais c'est l'être de lumière qui posa la première.

- Pourquoi éprouves-tu autant de répulsion à l'égard de ces gens ?

Assez surpris par sa perspicacité, je répondis néanmoins avec honnêteté.

- Parce qu'ils représentent tout ce que je déteste chez les êtres humains,
répondis-je mentalement.

- Oublies-tu qu'ils sont tout aussi humains que toi ?

- Non, bien sûr. Mais pourquoi sont-ils tombés si bas ?

- Ainsi, tu les as jugés et reconnus coupables ?

- Ce sont eux et personne d'autre, qui ont créé cet environnement sordide.
Il n'est donc pas question de jugement, mais d'évidence.

- Je ne réfute pas ce que tu vois.
Je te demande de réfléchir à ce que tu ne vois pas.

- Pourquoi me critiquer ? demandai-je, quelque peu perplexe.
Après tout, ce n'est pas moi le coupable ici.

- Tu vois. Tu as prononcé le mot coupable.

- Tu m'as troublé. Où veux-tu en venir ?

- Compassion. Compassion et non pas condamnation.

J'étais de plus en plus perplexe.

- Je ressens certaines choses, et je n'y peux rien, n'est-ce-pas ?
Ces gens violent toutes les valeurs de décence auxquelles je crois.

- Tu affirmes être donc la victime de tes sentiments et de tes valeurs.
Ces gens ne pourraient-ils pas dire la même chose ?

A présent, j'étais en colère.

- Ecoute ! A quoi joues-tu ?
Tu essaies de m'avoir avec des mots, c'est tout !

- Je n'essaie pas de t'avoir avec des mots. Je te les retourne
simplement pour que tu les réexamines. Voilà à quoi je joue.

- D'accord ! Supposons que j'accepte cela supposons
que je reconnaisse avoir jugé ces gens par inadvertance.
En quoi cela va-t-il changer les choses ?

- On ne peut véritablement changer une situation
que si l'on est soi-même prêt à changer.

- Mais je n'ai pas besoin de changer !
Oh, tu veux dire, est-ce que je peux éprouver de la compassion plutôt que du dégoût ?

- Ne serait-ce pas un profond changement ?

- Oui, je suppose.

A ce moment, j'ai ressenti un sentiment d'humiliation.

- Mais qu'est-ce que la compassion ?
J'ai honte de l'avouer, mais je ne sais pas exactement ce que cela veut dire !

- Mais si, tu le sais. Tu l'as éprouvée en lisant le livre au sujet du médecin.
Si tu es ici actuellement, c'est parce que tu as décidé de mettre en pratique ta compassion.
Ainsi tu l'accepteras au lieu de la nier continuellement.

J'étais étonné.

- Connais-tu tout de moi ?

- Bien sûr.

- Es-tu mon ange gardien ?

- Ange-guide serait un terme plus approprié.

- Voyons, pourquoi ne le disais-tu pas ?

- Cela change –il quelque chose ?
Tu entends seulement quand tu le veux bien.
Je murmure ma sagesse, tandis que ta peur et ta stupidité poussent des clameurs.
M'écouteras-tu à présent ?

- Bien sûr.

- Accorde ton attention aux gens qui se trouvent dans cette pièce.
Vois si tu peux découvrir dans ton cœur un peu d'amour pour eux.

Je me suis approché de l'homme, essayant de ressentir pour lui quelque sympathie.
Mais je ne ressentais rien, rien, sinon du dégoût.
J'ai regardé la femme qui ronflait, et j'éprouvai la même répulsion.

- Je crains d'avoir raté mon exercice, dis-je.

J'ai alors tourné mon attention vers le petit garçon.
Sympathie et sollicitude jaillirent en moi comme la flamme d'une allumette.
Je me suis agenouillé près de lui et j'ai essayé de le prendre dans mes bras,
mais c'était impossible. Physiquement, je n'étais pas là.
Je vis que ses cheveux grouillaient de poux et
j'ai senti les vagues de désespoir qui le submergeaient.
Je voulais le serrer dans mes bras, le réconforter.

- J'ai pitié. Plus que tout au monde, je désire venir en aide à ce pauvre petit.
Mais quant à ses parents, que le diable les emporte!
Regarde ce qu'ils lui ont fait.

- Ainsi donc, tu ressens une étincelle d'amour limité,
mais aussi de l'intolérance et même de la haine.
Est-ce tout ce dont tu es capable ?
Ne comprends-tu pas encore que ce n'est pas l'âge
qui détermine qui est l'enfant dans cette pièce ?

Je me sentais attaqué et voulais répliquer.

- Qu'est-ce que tu racontes ?
Que je les aime ou non, qu'est-ce que cela peut bien faire ?

- Si tu peux les aimer, les accepter tels qu'ils sont,
cet amour devient une lumière dans leurs ténèbres,
une porte qui s'ouvre, alors que toutes les autres demeurent closes.
Cela leur permet de commencer à ressentir un peu d'amour-propre,
de passer du désespoir à l'espoir.
Ces deux êtres sont consumés par le dégoût d'eux-mêmes.
Crois-tu qu'ils doivent encore s'y enfoncer davantage ?
S'ils sont dans cette situation, c'est parce qu'ils ne peuvent pas se regarder en face.
Ils ont besoin d'être aimés pour ce qu'ils sont,
non pour ce qu'ils pourraient être dans des circonstances différentes.

- Si tu sais tant de choses et si tu peux aimer tout le monde,
pourquoi ne pas leur donner ton amour ?
Tu es manifestement plus doué que moi, dis-je d'un ton de défi.

- Hélas, ce n'est pas l'amour des anges qui fera progresser l'humanité.
C'est l'amour de chacun de vous, pour autrui et pour tous.
Et plus encore, c'est l'amour que vous vous portez.
Voilà la grande leçon de l'humanité.

Malgré mes réticences, je savais que le problème auquel
je me trouvait confronté aurait des répercussions sur toute ma vie.
Davantage encore, peut-être, que pour les gens de cette pièce.

Sachant qu'on ne peut pas se forcer à aimer, je me suis accroupi à côté du garçon,
me concentrant sur lui. J'ai laissé la sympathie grandir entre nous, nous lier et nous unir.
Peu à peu, j'ai senti quelque chose émerger des profondeurs de mon être
et sortir de moi pour aller étreindre le petit garçon.
A cet instant, j'ai remarqué la lumière qui nous entourait et qui ne cessait de croître.
Lentement, l'Amour-Lumière qui était sous mon contrôle
sans que je sache exactement comment se répandit dans toute la pièce
et finalement engloba l'homme et la femme dans son aura.
A la fois surpris et émerveillé, je réalisai que les parents m'importaient beaucoup.
Mais ce sentiment émanait d'un niveau tellement profond
que je n'en avais jamais encore soupçonné l'existence.

A mesure que mon acceptation de la famille s'imposait à ma conscience,
l'Amour-Lumière s'intensifiait. Alors il se produisit quelque chose.
La femme ouvrit les yeux et regarda l'enfant.
Une expression de dégoût pour elle-même passa sur son visage ;
secouant la tête de pitié, elle se leva du divan et traversa la pièce d'un pas hésitant.
Elle ne pouvait pas me voir et ne pouvait voir ni l'ange ni l'Amour-Lumière.
Prenant le petit garçon dans ses bras, elle l'embrassa sur le front
et ouvrit de grands yeux en apercevant les poux qui circulaient dans ses cheveux.
Ses paroles étaient un cri de désespoir.

- Mon Dieu, Bill, on ne peut pas laisser le gosse dans cet état.
Bon sang, que de mal on se fait !

Bill se redressa en grognant.

- Qu'y a t-il ? Que dis-tu ?

- Je dis que nous devons nous sortir de cette misère.
Le gosse est plein de poux et nous deux on pue l'alcool.
Bon sang, Bill, ça ne peut plus durer comme ça.
Comment est-ce qu'on a pu en arriver là ?

Bill regarda l'enfant, le visage crispé par un sentiment de culpabilité.

- Je ne sais pas, marmonna t-il, je ne trouve pas de travail.

- D'accord, tu ne trouves pas de travail,
mais est-ce une raison pour vivre comme des porcs ?
Mon Dieu ! On dirait que je découvre cette pièce.
Elle pue et toi aussi… et moi aussi.

Elle se mit à pleurer, le regard noyé de honte et de chagrin.

L'ange se tourna vers moi, sa lumière parsemée d'étincelles dorées.

- La guérison a commencé. Tu as été l'agent du changement
parce que toi aussi tu as accepté de changer, même si c'est d'une façon limitée.
Comme tu t'en doutais, il s'agit d'une situation réelle
et cette famille commence maintenant à sortir du tunnel.
Avec l'aide des autres, ils pourront remonter la pente.

J'étais heureux de la tournure prise par les événements,
mais la remarque au sujet des limites de mon changement m'irritait.

- En quoi mon changement est-il si limité ? C'est du dénigrement.

L'énergie angélique se dirigeait directement sur moi.

- Crois-tu ? Regarde ces gens et vois ce que devient ton amour.

Je regardai la famille qui émergeait de son apathie et des brumes de l'alcool.
Alors, ce fut le choc ! Soudain, voici que l'homme avait mon visage,
de même que la femme et le garçon ! Ils avaient tous mon visage.
Je battis en retraite, dégoûté et l'Amour-Lumière baissa brutalement d'intensité.

- Tu vois ! Tu arrives à éprouver un peu d'amour pour eux,
mais si je te présente ton image en eux, de nouveau la répugnance te saisit.

- Mais… mais… mais…

Je bafouillais lamentablement.

- Mais tu dois accepter en toi ce que tu acceptes chez les autres.
Tu condamnes en toi ce que cet ivrogne symbolise.
Il est cette partie de toi-même qui échappe souvent à tout contrôle,
l'aspect qui s'apitoie sur lui-même et te considère indigne.
Comment guérir ? En t'aimant toi-même.
La femme est ton aspect féminin et ne correspond pas forcément
à ta conception de la beauté féminine.
Ton moi féminin est choqué par la laideur, mais ne la condamne pas.
Aime ton moi féminin et non l'éclat d'une beauté factice.
Et l'enfant est l'enfant en toi, négligé dans sa course vers l'âge adulte.
Ressuscite et vénère l'innocence et l'acceptation de soi de l'enfant.
Pour cela, aime l'enfant en toi, l'enfant tel qu'il est
et non tel que tu voudrais qu'il soit.

Ces paroles silencieuses se répercutèrent en moi
avec une intensité croissante,
comme si elles étaient destinées à se graver pour toujours dans ma psyché.
La lumière angélique s'alluma d'un éclat si violent que
mes yeux s'ouvrirent brusquement, tandis que ma tête se détournait instinctivement.
J'étais assis dans la bibliothèque,
et sur mon visage tombait d'une fenêtre étroite et haut perchée,
un vif rayon de soleil.

Fortement secoué, j'essayais de digérer tout ce qui venait d'arriver.
La bibliothèque était bien celle où j'avais coutume de me rendre régulièrement ;
toutefois, je constatais, sans pouvoir me l'expliquer,
que les chemins des réalités expansées s'étaient rencontrées
et avaient fusionné. Ce qui s'était passé ne me plaisait pas.
Il m'était très pénible de penser au dégoût que j'avais éprouvé
en voyant mon visage sur ces habitants du taudis.
Regarder en face la vérité aveuglante, mes insuffisances, était trop douloureux;
aussi l'ai-je fait passer aux oubliettes.

Trop de choses s'étaient révélées.
J'ai enfoui cette expérience dans les profondeurs obscures de mon être,
où demeuraient déjà tant d'émotions et de pensées infâmes.
Au lieu d'accepter la possibilité de m'examiner honnêtement,
mais sans me juger, je l'ai repoussée.

…/… Comment avais-je pu rejeter ainsi une telle expérience ?
Il avait fallu un catalyseur comme Thane
pour qu'elle puisse remonter à ma conscience.
Elle s'était manifestée régulièrement dans mes rêves
au cours des années qui avaient suivi, mais là encore,
j'avais décrété que ces rêves n'avaient aucun sens.

- C'est la valeur potentielle des rêves, dit Thane,
qui avait entendu mes pensées pendant le sommeil,
la conscience peut œuvrer activement au progrès intérieur,
car à ce moment les désirs et les besoins que le mental
doit s'employer à satisfaire sont absents.
La conscience cherche toujours à remplir un objectif plus élevé.
Mais crois-tu encore que tu n'as pas la compassion nécessaire ?

Je réfléchis quelques instants ; mais je savais maintenant
qu'il y avait en moi de la compassion.
J'étais peut-être lent à démarrer,
mais je ne pouvais nier la présence de cette force intérieure
qu'est la compassion.

Thane sourit. Il savait !

Michael Joseph Roads, résident australien né le 14 avril 1937 au Royaume-Uni, est un auteur d'essais, d'articles et de livres. Ses principales œuvres sont Dialogue avec la Nature, Au cœur de la Nature, Retour à l'Unité : Une odyssée spirituelle et Into a Timeless Realm.

 

 

 

COVID-19 : Mon nom est Sarah

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine je vous parle d'un sujet très difficile, dont on ne parle presque jamais et qui pourtant existe.
Et malheureusement, avec les mesures sanitaires que nous subissons depuis plus d'un an, ce drame s'est aggravé considérablement.
J'y ai pensé longuement avant de vous présenté ce texte, mais finalement je me suis dis que tous ensemble nous pourrions dirigé nos prières vers ces enfants.
je vous invite donc à lire et à prier

Ce texte est d'un auteur anonyme

 

Mon nom est Sarah

Mon nom est Sarah
J'ai 3 ans
Mes yeux sont enflés
Je ne peux pas voir,
Je dois être bête
Je dois être méchante
Quoi d'autre aurait pu mettre mon père dans un tel état?
Je souhaiterais être meilleure
Je souhaiterais être moins moche
Peut-être que ma mère voudrait toujours me faire des câlins?
Je ne peux pas parler
Je ne peux pas faire de bêtises
Sinon je suis enfermée toute la journée.
Quand je me réveille je suis toute seule
La maison est noire
Mes parents ne sont pas chez moi.
Quand ma mère vient
J'essaye d'être gentille,
sinon j'aurais peut-être un coup de fouet ce soir.

Ne fais pas de bruit!
Je viens juste d'entendre une voiture
mon père revient du bar de Charlie.
Je l'entends jurer
Il m'appelle
Je me sers contre le mur.
J'essaye de me cacher de ses yeux démoniaques
J'ai tellement peur maintenant
Je commence à pleurer.
Il me trouve en train de pleurer
Il me lance des mots méchants
Il dit que c'est de ma faute s'il souffre au travail.
Il me claque, me tape et me crie dessus encore plus,
je me libère enfin et je cours jusqu'à la porte.
Il l'a déjà fermé
Je me mets en boule
Il me prend et me lance contre le mur.
Je tombe par terre avec mes os presque cassés
et ma journée continue avec des méchancetés dites...Je suis désolé!",
je crie mais c'est déjà beaucoup trop tard
Son visage a tourné en une haine inimaginable.
Le mal et les blessures encore et encore
Mon dieu s'il te plait, aie pitié!
fais que ca s'arrête s'il te plait!
et enfin il arrête et va vers la porte,
pendant que je suis allongée,
immobile par terre.
Mon nom est Sarah
J'ai 3 ans
ce soir mon père m'a tuée.

Il existe des millions d'enfants qui comme Sarah se font tués.

Et tu peux les aider en envoyant ce texte
reconnaître que ces choses arrivent,
et que des gens comme le père de Sarah vivent dans notre société.

Fais suivre ce texte - si tu es contre l'abus des enfants

COVID-19 : Prière du notre Père originale

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine je vous invite à lire et à réciter quotidiennement

Cette prière depuis l'araméen

Bonne lecture

 

Prière du notre Père originale

Père-Mère,

Souffle de Vie Source de son,
Actions sans paroles.
Créateur de Cosmos
Faits briller ta Lumière en nous et en dehors de nous,
afin que nous puissions la rendre utile.
Aide-nous à continuer notre voyage en respirant le sentiment qui émane de Toi.
De la même manière, notre Moi  supérieur peut être avec Toi, de sorte que nous marchions comme des rois et des reines avec toutes les autres créatures.
Que ton désir et le nôtre soient Un, dans toute la Lumière, ainsi que toutes les formes, dans chaque existence individuelle, ainsi que dans toutes les communautés.
Fais-nous sentir l’Âme de la Terre en nous, car de cette manière, nous sentirons la Sagesse qui existe en tout.
Fais en sorte que la superficialité et l’apparence des choses du monde disparaissent de nos vies et que nous soyons libérés de tout ce qui empêche notre croissance.
Souvenons nous toujours que tu es la Puissance et la Gloire du Monde, la chanson qui renouvelle et embellit Tout.
Que ton Amour soit là où grandissent nos actions.
Qu’il en soit ainsi
Amen

Araméen

L'araméen appartient à la famille de langues chamito-sémitiques. Son nom vient d'Aram, une très ancienne région du centre de la Syrie. Dans cette famille, l'araméen appartient à la branche sémitique.

COVID-19 : Le vêtement de lumière

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine je vous invite à lire

Un texte japonais d'un auteur anonyme

Bonne lecture

Le vêtement de lumière

 

Il était une fois un pauvre pêcheur nommé Hakyu Ryu, qui prenait fort peu de poissons et subsistait à grand-peine. Il vivait seul n'étant pas assez fortuné pour prendre femme, dans une misérable cabane, située près d'une belle forêt de pins, au pied du mont Fuji-Yama, dont le sommet est recouvert de neiges éternelles. Devant sa porte s'étendait une longue plage de sable blanc, et il contemplait jusqu'à l'horizon le bleu éclatant de l'océan Pacifique.

Hakyu appréciait ce paysage enchanteur, et il rêvait souvent. Cela l'aidait à vivre. Un matin de printemps, il traversait la forêt de pins lorsqu'il aperçut accroché à une branche un vêtement magnifique ; il était fait de plumes légères argentées et dorées, l'étoffe semblait tissée de lumière, et Hakyu en fut comme étourdi. Tenté, il hésita, jeta un coup d'oeil alentour. Il était seul. Il prit le vêtement le porta dans sa cabane, et le dissimula sous un tas de bois. Le soir, sur son tatami, avant de glisser au sommeil, il calcula les bénéfices que lui procurerait son larcin.

« J'irai demain au marché, je vendrai ce vêtement un bon prix, j'achèterai des filets neufs et solides, peut-être une barque, je ferai ainsi de belles pêches, je deviendrai un homme riche, alors je prendrai femme... »

Sur ces visions merveilleuses, il s'endormit. Pendant la nuit il fit un rêve. Une très belle jeune fille lui apparut :
« Je suis un ange, dit-elle, je viens des cieux pour visiter le monde. Mais vous avez pris mon vêtement et je ne puis retourner au ciel sans ma robe. Je vous en supplie, rendez-la moi ! »

Hakyu l'interrompit :
« Je ne comprends rien à vos paroles, je ne vous ai pas dérobé votre robe, que je n'ai jamais vue ! Mais puisque vous êtes dans ma maison à cette heure de la nuit venez donc partager ma couche. »

Et saisi d’un brusque désir, il l'enlaça et voulut l'embrasser. C'est alors qu'il se réveilla. Ce rêve lui laissa un goût amer dans la bouche, et il eut honte.

« Comment ! se dit-il, je vole un vêtement magnifique, je mens à la jeune fille à qui il appartient et je veux la contraindre à partager ma couche.»

Il se souvint d'un vieux maître zen dont il avait suivi les enseignements dans sa jeunesse.

« Il n'y aura ni paix ni bonheur pour toi si tu ne pratiques la justice, si tu t'écartes de la vérité, si tu n'éprouves pas de compassion. »

Hakyu décida alors de rechercher partout la jeune fille, et de n'avoir de repos qu'il ne lui ait restitué son vêtement de lumière. Le lendemain de très bonne heure, il se rendit sur la plage, scruta l'horizon, en vain. Il s'approcha du bois de pins, et là, sous un arbre, il aperçut la jeune fille de son rêve qui pleurait. Il lui rendit son vêtement. Elle le remercia avec beaucoup de joie et d'effusions. Quand elle revêtit sa robe de lumière, elle se transforma et devint un ange qui s'éleva doucement dans les cieux en dansant avec une grâce inouï.

Le théâtre Nô représente souvent cette danse de l'ange. C'est un spectacle extraordinaire, l'un des plus beaux que l'on puisse imaginer. Hakyu le vit le premier, et il tomba en extase. Il rentra dans sa cabane. Les jours suivants, il prit autant de poisson que ses filets pouvaient en contenir.

Il se maria, il eut de nombreux enfants, et tous vécurent heureux longtemps, longtemps.

COVID-19 : Qu’est-ce que vivre ?

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine je vous invite à lire

Un texte de Pierre Rabhi

Bonne lecture

Qu'est-ce que vivre ?

Il ne faut pas s’accrocher aux alternatives en se disant qu’elles vont changer la société.

La société changera quand la morale et l’éthique investiront notre réflexion.
Chacun doit travailler en profondeur pour parvenir à un certain niveau de responsabilité
et de conscience et surtout à cette dimension sacrée
qui nous fait regarder la vie comme un don magnifique à préserver.

Il s’agit d’un état d’une nature simple :
J’appartiens au mystère de la vie et rien ne me sépare de rien.
Je suis relié, conscient et heureux de l’être.

C’est là que se pose la question fondamentale : qu’est-ce que vivre ?
Nous avons choisi la frénésie comme mode d’existence
et nous inventons des machines pour nous la rendre supportable.
Le temps-argent, le temps-production, le temps sportif
où l’on est prêt à faire exploser son cœur et ses poumons pour un centième de seconde…
tout cela est bien étrange.
Tandis que nous nous battons avec le temps qui passe,
celui qu’il faut gagner, nos véhicules, nos avions, nos ordinateurs nous font oublier
que ce n’est pas le temps qui passe mais nous qui passons.
Nos cadences cardiaques et respiratoires devraient nous rappeler à chaque seconde
que nous sommes réglés sur le rythme de l’univers.

L’intelligence collective existe-t-elle vraiment ?
Je l’ignore mais je tiens pour ma part à me relier
sur ce qui me parait moins déterminé par la subjectivité et la peur,
à savoir l’intelligence universelle.
Cette intelligence qui ne semble pas chargée des tourments de l’humanité,
cette intelligence qui régit à la fois le macrocosme et le microcosme
et que je pressens dans la moindre petite graine de plante,
comme dans les grands processus et manifestations de la vie.
Face à l’immensité de ce mystère, j’ai tendance à croire que notre raison d’être est l’enchantement.
La finalité humaine n’est pas de produire pour consommer,
de consommer pour produire ou de tourner
comme le rouage d’une machine infernale jusqu’à l’usure totale.
C’est pourtant à cela que nous réduit cette stupide civilisation
où l’argent prime sur tout mais ne peut offrir que le plaisir.
Des milliards d’euros sont impuissants à nous donner la joie,
ce bien immatériel que nous recherchons tous, consciemment ou non,
car il représente le bien suprême, à savoir la pleine satisfaction d’exister.

Si nous arrivions à cet enchantement,
nous créerions une symphonie et une vibration générales.
Croyants ou non, bouddhistes, chrétiens, musulmans, juifs et autres,
nous y trouverions tous notre compte
et nous aurions aboli les clivages pour l’unité suprême
à laquelle l’intelligence nous invite.
Prétendre que l’on génère l’enchantement serait vaniteux.
En revanche, il faut se mettre dans une attitude de réceptivité,
recevoir les dons et les beautés de la vie avec humilité, gratitude et jubilation.
Ne serait-ce pas là la plénitude de la vie ?

Agriculteur, écrivain et penseur français d'origine algérienne, Pierre Rabhi est un des pionniers de l'agriculture biologique et l’inventeur du concept "Oasis en tous lieux".
Il défend un mode de société plus respectueux des hommes et de la terre et soutient le développement de pratiques agricoles accessibles à tous et notamment aux plus démunis, tout en préservant les patrimoines nourriciers.

Depuis 1981, il transmet son savoir-faire dans les pays arides d'Afrique, en France et en Europe, cherchant à redonner leur autonomie alimentaire aux populations. Il est aujourd'hui reconnu expert international pour la sécurité alimentaire et a participé à l’élaboration de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification. Il est l’initiateur du Mouvement pour la Terre et l’Humanisme. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Paroles de Terre, du Sahara aux Cévennes, Conscience et Environnement ou Graines de Possibles, co-signé avec Nicolas Hulot.

Pierre Rabhi, de son nom d'origine Rabah Rabhi, né le 29 mai 1938 à Kenadsa, en Algérie, est un essayiste, romancier, agriculteur, conférencier et écologiste français, fondateur du mouvement Colibris et « figure représentative du mouvement politique et scientifique de l'agroécologie en France. »

COVID-19 : La cinquième saison

Auteur : Réal Houle
Responsable des infolettres

Cette semaine je vous invite à lire

Un texte du père Georges Madore

Bonne lecture

La cinquième saison

Au-delà de nos quatre saisons, seigneur,
qu'est-ce qui nous attend?
Quand la feuille est détachée et que l'arbre est arraché,
que nous reste-t-il de nos quatre saisons?

Aux derniers instants de nos vies,
ceux qu'on aimait se retirent et nous échappent.
Plus personne ne peut nous suivre sauf la peur.
Cette vieille connaissance du temps de l'enfance
Qui nous accompagne jusqu'au bout.
La peur du noir,
la peur du vide,
la peur…

Moi, je suis un Dieu amoureux de la vie
et je vous l'ai donnée en abondance.
Pourquoi craignez-vous que je vous la retire?
Moi qui ai fait pour vous
les quatre grands miracles de vos saisons,
Ne croyez-vous pas que je puisse aussi
Vous faire une cinquième saison?
Moi, votre Dieu, j'inventerai pour vous l'impossible.
Vos yeux n'en finiront plus de s'étonner
et vos cœurs d'applaudir.

Voici que j'envoie mon Souffle,
Mon Esprit qui exhale la vie,
Pour vous créer une cinquième saison,
la plus belle de toutes.
Elle aura la promesse de vos hivers
Et la joie de vos printemps
Et la force de vos étés
Et la paix de vos automnes.

Voici que je fais la terre à neuf.
Je la laverai de tous ses péchés.
La terre, votre terre s'appellera « la Belle »
Et vos frontières s'appelleront « Rencontre ».
J'arracherai de la terre son voile de deuil,
Et je lui mettrai un voile de mariée
Et j'inviterai tout l'univers aux noces de la terre et de son Dieu.

Et toutes ces larmes de vos yeux
que j'ai cueillies au long des siècles,
j'en ferai un vin de fête.
De pleurs, il n'y en aura plus.
Les vêtements de la honte et de la peur
Nous les brulerons ensemble dans un grand feu de joie.
Et chacun marchera nu,
fier d'être lui-même,
aimé pour ce qu'il est.
De masque et de costume il n'y en aura plus.

Et toutes les amitiés assassinées par la haine
Et toutes les paix crucifiées par la violence
Et tous les amours morts d'indifférence,
je les ressusciterai.
Je les dresserai devant vous et en vous et entre vous
Vivant et palpitant…
De mort, il n'y en aura plus,
Ni la mort du cœur ni la mort du corps.

Voyez les signes :
Déjà parmi vous la cinquième saison est commencée.
Déjà l'homme est ressuscité.
Déjà l'amour est possible.
Déjà des frères et des sœurs font sauter les frontières.
Déjà la peur est en déroute et la confiance bourgeonne.
Déjà l'amour existe et court entre vos cœurs
et vient à bout des solitudes et des habitudes.
Déjà la cinquième saison est parmi vous.
Son nom, c'est JESUS.
Et elle éclate partout où on ose croire en lui
et vivre comme lui.
Jésus, c'est ma parole pour vous,
Ma parole d'hier et de demain,
Ma parole du commencement et de la fin.
Il vous mènera ainsi jusqu'à moi
Et vous découvrirez alors
Que depuis toujours JE SUIS AVEC VOUS.
Vous reconnaitrez mon visage :
C'est celui de votre PÈRE.

"Seigneur, ton amour soit sur nous comme notre espoir est en toi."
(Psaume 102)

Natif de l'Outaouais, le Père Georges Madore a œuvré à titre de missionnaire en Papouasie Nouvelle-Guinée avant d'être nommé Supérieur provincial des Montfortains du Canada, pour ensuite reprendre son rôle de missionnaire itinérant, parcourant le Canada et l'Europe pour animer des retraites et sessions de ressourcement, suivant ainsi les traces du fondateur de sa Communauté, Louis-Marie Grignion de Montfor